The duris enigma

L'ENIGME DURIS	Cette page web a pour but d'aider Norman Judd à collecter des informations à propos de M. Duris, dont il a découvert la tombe en 1993 sur l'île de Campbell (Nouvelle Zélande). Apres 13 années de recherches, les archives de la marine ont permis récemment de préciser l'identité de l'homme qui repose sur cette île : Il s'agit de : Paul DURIS Né le 9 mars 1850 à Châteauroux (Indre) Marin, matricule 33398/2 à la division de Brest (Marine Française). Mort à 24 ans sur l'île de Campbell le 22 septembre 1874 lors d'une expédition scientifique française d'observation du transit de Venus. Sa mère résidait 46 rue Bouquerie à Châteauroux. Cette investigation s'oriente à présent dans la recherche de possible descendants.
	Aprés 18 ans de recherches, la découverte, faite par Norman Judd sur l'île Campbell en 1993 (située à 600 kilomètres au sud de la Nouvelle Zélande), de la tombe d'un marin français et les recherches qui en ont découlé, ont inspiré la création de ce site. M.Duris faisait partie de l'équipage du navire français "Vire" qui transporta, en 1874, une expédition scientifique, lancée par l'Académie des Sciences de Paris et conduite par Jacques Anatole Bouquet de la Grye, jusqu'à l'île Campbell. L'expédition devait observer le passage de Vénus devant le soleil. Malheureusement, la couverture nuageuse typique de l'île ne permit d'observer qu'une faible partie du phénomène. Duris mourut de la fièvre thyphoïde le 22 septembre et fut enterré au lieu dit "Duris Point".
	Les photographies et textes suivants sont extraits des documents rassemblés par Norman.

	L'Ile Campbell



	Bull Rock, Ile Campbell.
L'île Campbell ne peut être comparée à rien d'autre si ce n'est les îles Shetland les plus septentrionales. Des vents qui excèdent couramment les ouragans et seulement un peu plus de 600 heures d'ensoleillement direct. L'île est une réserve naturelle sous la tutelle du "New Zealand's Department of Conservation". Elle est actuellement inhabitée, mais lors des six voyages effectués sur l'île, Norman a pu être hébergé par le personnel d'une station météorologique. La côte nord-est de l'île Campbell.



	La tombe de Paul Duris (Duris Point)

1891	1905	1907 cf : Philosophical Institute of Canterbury
1993	Le récit de Norman Judd : "J'étais en charge d'une expédition scientifique en 1975 sur l'île Campbell. Je n'avais même jamais entendu parler de cette île avant celà. Durant notre séjour je devais cartographier les sites historiques tels que les endroits qui avaient été habités, les emplacements des tombes de baleiniers, chasseurs de phoques, marins naufragés et également des gens qui avaient été assez fous pour essayer, même brièvement, de rendre l'île exploitable. Un lieu était connu sous le nom de "la tombe de Duris". Avant l' expédition de 1975, le "Department of Internal Affairs" avait émis un condensé du rapport de Bouquet de la Grye. Et s'il fut assez simple de trouver ce lieu dit, ce que je ne savais pas à l'époque c'est que les pierres qui recouvraient la tombe de Duris étaient enfouies sous 350mm de tourbe. Le sol de l'île, trés humide, est composé uniquement de tourbe. La croix ayant été vue pour la dernière fois en 1931, je pensais qu'elle avait pu être volée. Mais comme l'on s'en ait rendu compte plus tard, les lions de mer l'ayant renversée et poussée contre un petit talus, elle s'est retrouvée enfouie dans la tourbe. Aprés 75/76 , je me suis rendu sur l'île en 1981, 1990 et 1993 pour étudier tous les sites historiques et ce n'est qu'en 1993 que j'ai découvert la tombe proprement dite, soit 18 ans aprés ma première approche! Durant cette période, j'avais recherché toutes les sources possibles d'information. J'avais pris contact avec 5 des fermiers survivants qui me donnèrent chacun sa version de l'endroit où pouvait se situer la tombe. Il s'avéra plus tard qu'aucun des cinq n'en était vraiment proche ! Chaque fois, j'utilisais une photo prise en 1907 et qui montrait trois lignes d'horizon convergeantes. Malheureusement, le terrain où la photo ne montrait que des touffes d'herbes s'était couvert d'arbustes de plus de 3m de haut, et il a donc fallu un escabeau de 2.4m pour pouvoir regarder par dessus les arbustes et comparer les lignes d'horizons de la photo avec celles que je voyais. A chaque voyage sur l'île, un seul jour de beau temps était consacré à la recherche de la tombe de cette façon. Un bon nombre d'heures de recherche furent en fait utilisées à transporter et à grimper sur l'escabeau dans les arbustes _ au grand dam des lions de mer résidents _ et ce pour aucun résultat. Finalement, en 1993, par une journée de trés grand beau temps, et avec assez de temps pour m'orienter avec les lignes d'horizon de la photo, j'ai enfin trouvé la tombe. Comme d'habitude, j'avais commencé mes recherches à environ 200 mètres du lieu dit "Duris Point", et comme d'habitude, je montais sur l'escabeau et observais les lignes d'horizon. En fin de journée, aprés avoir zigzagué avec l'escabeau et la photo jusqu'à arriver à 5 mètres de la côte, je réalisais que mes zigs et mes zags devenaient de plus en plus courts. Je savais que j'étais arrivé sur l'emplacement de la tombe mais comme la nuit tombait je dus retourner à la station météo. Le jour suivant, je repartais vers le site avec un aide de la station, nous avons alors sondé le sol profondémment avec des cannes et avons localisé la tombe à 350mm de profondeur et seulement à 3m du pied de l'escabeau. La surface de la tombe a maintenant quasiment retrouvé l'aspect qu'elle avait sur la photo prise en 1915 par un des premiers fermiers. Une petite barrière de bois brut tient les lions de mer éloignés de la croix en fer (étonnemment bien conservée) que les coéquipiers de Duris avaient fabriquée en 1874. Juste avant la fin de mon séjour de 1993, j'ai lu une prière sur la tombe, prière adaptée par le Chapelain du "New Zealand Meteorological Service" et transmise par radio. Elle demandait à Dieu de permettre à Duris de reposer en paix et de veiller sur toutes les âmes qui osaient s'aventurer vers cette région sombre et tempêtueuse."

	Extrait de "Report on the Archaelogical Survey and Investigation of Campbell Island - 1993" (de N.Judd) La tombe de M.Duris Avec l'assistance de M. Jim Henderson de la station météorologique , la tombe a été localisée en sondant sous un grand Dracophyllum, à trois mètres de la dernière position de l'escabeau. La sonde a touché la surface du monticule à 300mm sous le niveau du sol. Une fois l'autorisation obtenue (de l'"Historic Places Trust" via le "Southland Office of the Department of Conservation"),le Dracophyllum a été retiré du site, puis la croix a été débarrassée, à la main, de la couche de mousse qui la recouvrait, laissant ainsi apparaître les roches et la croix "in situ". La croix, trés peu corrodée, reposait derrière un accotement comme si elle avait été poussée en arrière. Aprés l'avoir photographié, nous avons recouvert le site avec l'escabeau et des branchages. Le jour suivant, avec l'aide de M. Steven Taylor, également de la station météo, la surface de la tombe a été nettoyée précautioneusement à la main, mesurée et photographiée. Environ 1.5 mètres cube de tourbe ont été retirés, sur 350mm de hauteur à la tête et 300mm au pied de la tombe. L'enlèvement soigneux des 10 derniers centimètres de tourbes n'a pas permis de mettre au jour autre chose qu'une couche de galets de quartz blanc déposée durant la période de fermage la plus récente (1920/31) et une fine couche de charbon de bois et de cendres en dehors des limites extérieures du tumulus. En creusant les trous pour les piquets de la barrière, une autre couche de cendres a été mise en évidence 1-200mm plus profond. Au cours de cette manipulation nous avons trouvé quatre fines pièces de métal oxydé sous les pierres de tête. Ces pièces ont été ramenées en Nouvelle Zélande pour y être analysées. Le Dr Nigel Pickett pense qu'elles ressemblent à des fragments de boîte d'allumettes en étain, dont l' usage était prouvé à la fin du siècle dernier. Cependant, les fragments trouvés portaient des traces de rivetage. La barrière M. Taylor a aidé à installer une barrière préassemblée la veille à la station. Le jour suivant une plaque en acier inoxydable gravée au nom de Duris et avec la date de sa mort, a été fixée à une traverse supérieure de la barrière. Le tumulus La surface du tumulus (2.2m x 1.1m) n'est apparue qu'aprés une longue et soigneuse fouille. La surface 1920/31 était facilement identifiable grâce aux galets de quartz blanc et aux bords également en roches de quartz blanc, l'ensemble compris dans des diamètres d'environ 75 à 100mm. Le tumulus, mis à part ses bords, n'avait pas exactement la forme d'une tombe traditionnelle. Sa surface était concave dans le sens de la longueur, ceci était probablement du aux lions de mes Hooker (Phocarctos Hookerii) qui se servait de l'avancée sur laquelle se situait la tombe pour atteindre une partie de terrain plus élévée. Trois d'entre eux ont essayé de traverser le site durant la période de restauration. Une nouvelle couche de galets blancs provenant de la côte couvrent maintenant les anciens. Deux autres éléments importants étaient présents aux environs de la tombe : un chemin et une plateforme de construction préparés par l'équipage de la frégate "Vire" en 1873 en vue de l'expédition de 1874 pour l'observation du passage de Vénus (B. de la Grye, 1875), comme on peut le voir sur la carte.

	La tombe en 2003


2012-07-04 Group at cross after the grave side service		2012-07-04 Rotoiti and Taupo IPVs (Inshore Patrol Vessels) at anchor

2012-07-04 IPVs's medallions		2012-07-04 Navy Commander Brett